• On avait cru le fruit mur, la chair parfaite

    Mais la pensée était venue...

    L'arc en ciel brillait encore

    Et personne ne nous empêchait de le saisir

    Mais seulement, l'au-delà n'était plus

    Ces promesses et espérances

    Qui formaient l'esprit d'enfance

    Entrainaint sans craintes le jeu des sens

    Et l'innocence, ô l'innocence, d'être totalements donnés

    Et gratuits... Par quel Dieu devrions nous la payer ?

    Là où l'invention de Dieu est l'invention de la dette

    Cette dette qui nous persécute sur l'autel du devoir

    Alors que nous n'étions soumis, innocents, à aucune raison d'être...

    Il aura donc fallu que nous nous en inventions une, de dette,

    Et qu'à chaque instant elle nous persécute

    Forte de son devoir, de ses impératifs, et de son manque à être, ceci ou celà,

    Ce bonhomme que tu vois, affairé au travail,

    Cet autre affairé à l'image, pour concorder à l'être imaginaire,

    des siens, des ses pairs, ou d'autres qui lui font la dictée.

    A, cette fameuse icône que d'aucun prétendent bânnir

    Là où ils sont des plus assouvis, gangrénés dans la moelle des structures de leurs pensées

    Des structures de leurs expression

    Et jettent au pied du monde leur vouloir de mort et de destruction

    Leur manque à être, à exister....

    D'autres affirment le contraire : la satiété et l'opulence

    Et ils piétinent tout autant le monde parcourant leur jouissance

    Dans la fabulation de soi, par les ordres de leurs glandes...

     

    Ils pensent former l'histoire en raison, 

    Mais ils sont inconscients et morbides

    Et ne voient pas les germes qui les machines

    Automates débridés, possédés par leurs chaînes.

     

    Et Dieu sait qu'ils croient que leur histoire se forme

    Dans la pleine puissance de soi

    Là où c'est un composé, hybride, de pertes et de rancunes

    De manque à être, de cessité

    Sans voir l'ordre de l'autre 

     

     Et cet autre qui donne ordre

     

    Arriérés d'une autre époque que celle de la conscience

    Ces dirigeants du monde, croyants leur peuple imaginaire.

     

    Leur histoire est fabulée, et il n'y a pas de temps qui tienne : nul exutoire hors monde pour engranger les traces de leur gloire.

    La gloire prétendue de ces voleurs d'âmes et de vie, n'est q'un mycose sur l'esprit

    Ces croyants inopportuns, où croient-ils exister ? Dans un rêve universel ?! Ou dans l'autre q'uils broient ?! 

    Là où tu écrase ton prochain, ton âme ne t'écoute pas

    Là où l'autre est nié, tu perd l'intimité, la raison et la foi.

     

    L'odre du monde ne vaut que par cela : la connaissance de l'autre

    Le nier c'est se perdre mille fois, car c'est l'autre qui nous construit.

    Comment est-il possible qu'à ce jour, l'humanité n'ait pas encore compris

    Que l'autre est en soi, que le milliard d'autres est en soi, et que soi est dans le milliard d''autres...

    Comment peut-on encore forcer l'enfant au cathéchisme pour former son esprit

    Par manque d'arguments recourir au biblique, pour mystifier son âme et le former à l'autre

    Là où est l'évidence de toi en moi, de l'autre en soi

    Nous avons parcouru sur les bancs d'école, la longue astreinte des éveillés

    A voir le proffesseur s'agiter autour de l'autre et de l'être, autour du réel sans jamais le nommer.

    Nous en avons souffert comme des expatriés, parachutés dans une terre indue

    Fallait-il en dire encore qu'elle était un don, cette vie, lorsqu'on en entendait en parler ?

    Tous, imbus de leur distance et de leur vacuité, des automates du réel

     

    Sans jamais l'autre reconnaître soi on vous accueille dans la vie!

    On vous décrit le jeu, on vous décrit l'histoire, mais jamais on ne vous dira que nous somme réels, innocents et donnés.

    En fait, on ne vous décrit le jeu que par des traits biaisés, par des traits de pouvoir et de simulacres! On ne vous décrit rien et on vous juge, on vous toise, vous formate. On vous contrôle et asservit!

    Là où manque la reconnaissance de l'autre, manque la reconnaissance de la nature de la vie, car il faudrait commencer par dire notre souffrance commune et notre solidarité! 

    Mais qui voudrait parler de solidarité là où les schémas en exergues sont amagames de puissances et de domination ?!

    Aussi l'histoire, qu'elle soit chrétienne ou autre, est une vaste érudition qui cache ses objectifs.

    L'histoire est création de cadre à la vie, à l'individu, mais surtout telle qu'elle est enseignée une contenance de l'être, des pulsions et de la raison même !

    Qui enseigne réellement l'histoire ?! Combien d'êtres y ont acces ?! Qu'est-ce que l'humanité ?!

    Une humanité qui se parviendrait à elle-même pourrait-elle se parvenir sans honnêteté sur l'histoire ?!

    Or qu'observe-t-on ?! Jusqu'au plus petit micro événement politique dont on nous empoisonne actuellement, il ne s'agit que de faux discours, de fausses interpétations, de dissimulations.

    Et donc même l'histoire du cadre actuel de nos vies est tronquée, biasiée, faite de cynisme et d'interpètations mahonnêtes. Et pourtant cette histoire est le cadre de vie ! Quelle pitié. N'avons nous pas encore quelque sens de la noblesse de la vie pour recadrer cette clique pamphlétaire?

    Voyons ce dont il s'agit ! Autrefois d'autres, dans des sociétés traditionnelles, ont pu rapporter de grands récits, de grandes histoires, qui se ratachaient à Dieu pour la forme, mais en quoi il s'agissait simplement de poser la vérité et l' "universel" existentiel. Aujourd'hui où il ne faut tout de même plus abuser avec ce genre de fables sur l'origine du discours, les discours sont absolument falsifiés, connus comme tels quoiqu'ils soient toujours fondateurs.

    N'est-ce pas là une limite absolument insultante? Que fait-on avec celà ?! Continuer de coire et alimenter? Lire le journél comme on a lu la bible?

    Et toute cette société laïcisée qui prétend au droit des croyances, là où elle renie sa propre foi, parce qu'elle la sait pétrie de cynisme et qu'elle n'a pas su assumer, ou suivre, les découvertes de sa modernité !!!

    Car la modernité et les lumières disaient la reconnaissance de l'autre, de ses faiblesses, de sa force, de son ignorance, sa précarté, sa solidarité et bien d'autres choses encore...

    Sur quel socle vivons nous ? Nous avons les yeux ouverts, nous avons notre chair, notre corps... Tout celà est surgi à nul moment et nulle part, si ce n'est dans les histoires que nous nous racontons.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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    Analyse de la mauvaise conscience liée à nos faits et gestes piètres du quotidien.

    Ces faits et gestes qui paraissent disconvenir au vu des modèles assimilés. Faits et gestes qui manquent d'adéquation aux grandeurs essentielles.

    Impératives, nécessaires, nous sommes façonnés par nombre  de ces grandeurs, ou de ces règles de l'imaginaire, et c'est même avec rage que parfois nous accusons le savoir du savoir des conditions internes qui génèrent la perception négative de nous-mêmes.

    Mais toujours nous nous arpentons selon quelques règles. Sans celà par ailleurs, nous pourrions manquer de répondre à notre essence d'êtres "raisonnables", vaciller dans la folie, Et encore la folie ne répond-elle pas à des schémas erronés dans le compte-rendu de notre position dans le réel, à quelques erreurs dans les poids et mesures, mais restant toujours de l'ordre des jugements et des évaluations ??!...  Une manière de partir en vrille.

    Soit qu'elles soient profondément enfouies en notre inconscient, soit qu'elles affleurent à la conscience par suite d'introspection, les règles par lesquelles nous nous appréhendons nous précèdent puisque la vision que nous avons de nous-mêmes en découle. Leur paradoxe est d'être nôtres, singulières, de relever de notre propre activité, mais que nous y soyons en même temps seconds, que nous n'ayons quasiment aucune maîtrise sur elles ...

    L'inconscient de certains transparaît d'autant mieux pour d'autres qu'on les voit obéir en sous-main à des valeurs différentes ou grossières, à des valeurs que nous ne partageons pas. L'autre paraît la proie à des automatismes : ils nous paraît étranger à lui-même comme à nous même, du fait de ce manque de partage, de ce manque de reconnaissance, de ce manque de "conscience commune". Egalement lorsque nous observons d'autres personnes plongées jusqu'à la moelle dans des stéréotypes ou lorsque la liaison avec la libido et quelques principes freudiens est tellement apparente : réactions violentes de rejet de l'autre liée à une protection "propre", condamnation de l'autre liée à une condamnation de soi etc. 

    La "conscience commune", le "sens commun" crée une sorte d'espace transcendantal, espace de partage en lequel les automatismes sont intégrés comme relevants de faits propres.

    L'espace du langage ouvre un lieu imaginaire - en apparence commun, bien qu'il n'en soit rien -, et  à partir du langage et dans l'espace ouvert par celui-ci, va être distribué ce qui revient à soi comme ce qui revient aux autres. Ce qu'il y a de remarquable ici c'est que le foyer de distribution, de valorisation, engrammé par le langage impersonnel et socialement formé, est en même temps singulierement logé, dictant la vérité de la singularité, et en réalité aliéné à l'ordre social, a moins que cet ordre recouvre effectivement l'essence individuelle, ce qui est un vrais débat!

    D'une part il s'agit de mécanismes intégrés de manière impersonnelle, (ou d'automatismes mis en place par l'inter-personnel) mais d'autre part il y a une effet miroir qui forme l'appropriation.

    Le feedback social est intégré comme réflexion de soi, permettant la mise en place de mécanismes plus compexes s'élaborants à travers des positions imaginaires. Toutes les positions de soi sont imaginaires, elles s'élaborent dans des champs de référence basés sur le réel immédiat, sur les données fournies par les sens, sur la mémoire...  Les positions existentielles, avec leurs dérives de blues et autres, de dépréciation de soi ou de surévaluations, sont encore des noeuds imaginaires, s'incrustant dans la mémoire, les émotions, les affects, les hormones, mais encore les feedback sociaux, les valorisations et cristallisations sociales.

    Dans cet imaginaire, on recherche la vérité de soi ... Il y aura-t-il un Dieu pour la cautionner au final ? Pour cautionner cet espace ou prend place ma représentation comme étant un espace réel, absolu, véritable, transpercé par le regard des autres...?! Mais là où voit l'autre il ne voit pas mon imaginaire ou mon image créée de toute pièce en moi-même et pour moi-même... Il ne voit que mes actes et les interprète, il ne voit que les échanges et le jeu du spectacle du corps, le jeu comportemental que je lui soumet, comme reflet de mes intentions... Certains en profitent, et leurrent leurs condisciples et amis, certains délirent, certains se confrontent à des chocs de culture où l'imaginaire de l'homme et du bien ne répondent pas aux mêmes critères... Mais en définitive, il y a-t-il un Dieu, au sens d'un Meta point de vue, pour donner une vérité à l'un ou l'autre imaginaire ?!!! Car Dieu n'a jamais voulu dire que celà, cette idée d'un oeil absolu qui aligne une fois pour toute le corps et les actions vu par l'autre, par soi, par l'imaginaire, l'histoire, le destin, la vérité... Tout celà aligné une fois pour toutes en une bonne représentation historique livrant la vérité.

    Mais la vérité, en réalité, ne correspond en rien à ce genre de formulations, à cette vision aux dimensions univoques, étriquées, illusoires, imaginaires, utilitaires et à la limite simplement "adaptatives". La vérité est bien autre, comme la sagesse bien plus large et la vérité plus vaste, insaisissable. Car une infinité de champs de référence se recoupent en elle simultanément, comme autant de coupes à différents niveaux d'une même réalité. De cette manière, comment limiter la vérité, ou réalité, à un seul plan de coupe, à une seule vision?! 

    Et tout autant à travers notre imaginaire et nos visions propores, nous donnons à voir, communiquons et échangeons effectivement. Nous parlons encore ici de l'espace imaginaire et singulier, qui se prend de manière illusoire pour l'espace universel ou réel, mais que dire encore du temps dont nous pensons l'extension réelle, alors que de la même manière cette extension purement illusoire est une production de chaque instant, et à chaque instant autre!

    Cependant :

    "La vision considère deux arpents, la conscience karmique considère des milliers d'arpents".

    Entre le champs de perception actuel et les abysse infinies de la mémoire, médiés par les divers codes du langage, les émotions, les valeurs et les principes, s'élabore une couche plus ou moins opaque,faite d'actuel et de virtuel, où se construisent les champs de référence existentiels. Ce sera le lieu des passions, autant que le lieu de la raison qui entend y former un ordre nécessaire de vérité, connecté avec le monde, en prise directe, ou au besoin, l'imposer.  

    Une chose qu'il faut reconnaître de facto est l'entière singularité du monde. En quelque manière que nous ayons acces au monde, à l'autre, à soi, à "l'être" ou à la "vérité", il s'agit toujours en tout celà d'une matière singulière, d'une réalité singulière, d'un fait singulier!

    Je puis en parler avec l'autre, mais l'autre déborde toujours ma singularité. Sous un autre biais, cela revient à observer qu'il y a toujours à la racine, en toute chose, la condition de ma naissance, la vie singulière comme ultime limite. Ultime condition ou ultime raison, en somme ultime mystère conditionnant l'absolu de ma vie, de mes appréciations, évaluations, perceptions, saisies, jugements, formations mentales dont découlent mes images du monde et de l'être, de l'a réalité. Pourquoi laissr à d'autres le soin de juger de la nature de l'existence?!! La grande liberté, le grand mystère, la grande annonciation, n'est-elle pas que ce mystère est pour chacun en nous-mêmes également donnés?! Et encore certains parlent de la mort comme d'un donné, d'une fin, d'une nécessité, d'une image ferm"ée et nécessaire... Mais n'est-ce pas là encore images, contraires à la vision de l'éveillée?! Car en définitive si chacun a le loisir du mystère de la vie en soi, chacun a le loisir du mystère de la mort également!

    Tout ce qui est proposé donc, prétendant fixer tout celà de manière abstraite à la singularité vivante, de manière imposée, représentative, proposée, non sentie intérieurement, est en quelque manière de l'ordre du faux.

    La singularité vivante est une condition inabstractible de la réalité, de toute réalité. Alors que l'on veut imposer une vision de la réalité, autant de formes d'appréhensions nécessaires, de telle manière à conditionner les êtres humains dans leurs inter-relations, de tells manière qu'ils prennent en définitive leur imaginaire pour une réalité commune, de telle manière en somme qu'ils n'aient plus prise sur eux-mêmes, mais qu'ils suivent simplement les conditionnements induits à travers les codes, le langage, les croyances et les limitations de l'esprit représentatif.

    Avec sa charge d'illusions pourtant, le langage et lui-seul nous indique la vérité de l'autre, l'existence nécessaire de l'Autre, du monde, d'un ordre d'interdépendance qui nous dépasse ou encore l'au-delà même de notre vie. Le langage pointe une vérité, que lui seul m'indique, tout autant qu'il me berce d'illusions. Il éclate ma singularité tout autant qu'il la reconstitue au vu de l'autre et de plus grand que moi. Il m'aliène mais m'ajuste, il est une clé permanent de l'ordre possible et à créer, il est efficient tout en ayant sa part d'ouverture, au sens où sa totalité simultanée se donne à voir au choix de chaque instant comme levier du devenir. Quels mots choisirons nous? Là se situe l'arbitre et la liberté de l'homme, d'autant plus libre que conscient dans l'instant des phénomènes internes qui le portent à parler et âgir. Peur, égoïsme, suspicion... Autant de poisons rendent l'existence aliénée, tandis que la lucidité maîtrisant le langage élève par delà la nécessité animale et aveugle.

    Le savoir et sa vérité - bien que toute relative, langagière - m'indique l'existence de l'Autre, et de cette manière perce ma sphère de singularité. Il la perce autant qu'il la constitue comme une forme propre entourée de l'autre, et comme une forme temporaire entourée de l'éternité! Et bien sûr c'est le langage qui crée cela, l'animal est un avec l'univers, sa singularité et la mort : il ne se distingue en rien de tout cela, si ce n'est comme nager dans l'océan. L'eau est son élément, mais son unité n'est pas fractionnée pour autant.

    Pour l'humain langagier, l'Autre est relevé comme existence à laquelle il faut prêter attention, mais il n'est pas accessible dans sa réalité. La singularité vivante demeure foyer inaliénable des sens et du sens : l'autre n'y est que conséquent.

    Est-ce là une évidence? Pas tant. Chaque jour à chaque instant, l'humanité échange et se dispute les foyers de sens, les dominances du sens. ce à titre individuel, mais aussi les communautés cherchent et effectuent le renforcement du sens. La communauté de la famille pourra trasmettre et raffermir le sens individuel que l'isolement effritte. Nous assistons aussi à des conflits de sens communautaire  à l'échelle mondiale, faute de reconnaître une commune humanité, un commun mystère, une commune interdépendance. Et c'est pourtant ce commun mystère de notre condition humaine révélé en tant que tel par le langage, communément partagé, qui fait notre humanité. Pourquoi tant de fautes de reconnaissance?! Les poisons de l'existence qui fait que chacun avance dans l'aveuglement de ses pulsions plutôt que dans la clarté de la raison. Mais aussi une raison qui ne reconnaît pas ses limites et qui se bere de l'illusion de sa maîtrise et de son indépendance! Tout cela nous porte, humanité, aux manquements que nous avons vis à vis des autres, alors que nous les savons autres, et nous par ailleurs.

    (21 avril 2017)

    En touchant la vérité de l'autre je ne touche pas l'autre directement -ou effectivement - mais je crée une ouverture sur ma réalité, une émulation, qui va me faire coopérer.

    La vérité transcendantale de l'autre, le savoir du monde, n'est pas seulement de l'ordre de l'imaginaire : elle module mon comportement effectif, mon intégration dans l'ordre global, invisible.

    Dans la sphère invisible et réelle de l'interpersonnel -dans cette sphère aveugle où toutes les singularités s'interpénètrent- le langage et la vérité font que je peux me moduler effectivement, en adéquation. Les signes s'agencent, les sémiotiques opèrent.

    La "vérité" opère et coule dans la réalité des corps, mais ce sont inversément ces corps qui portent et soutiennent la vérité. 

    Dans l'imaginaire, nous postulons une seule histoire qui se déroule sous notre autorité centrale, mais dans la réalité, il y a une infinité d'histoires singulières qui se produisent et apparaîssent simultanément comme autant de films projetés à travers les sens de tout un chacun. Au coeur de cette multiplicité imaginaire, il y a cependant une effectuation commune, que je puis toucher au moment de vérité qui se noue par la raison coordinatrice.

    La raison est donc une sorte d'ouverture transcendantale dans l'invisible de l'interpénétration des corps. Elle a le pouvoir de dépasser la singularité pour s'ouvrir sur un champs d'interpétation du devenir commun, et de s'y effectuer.

    Cette ouverture qui dépasse l'instinct dans l'effectuation est le propre de l'homme. Il s'y développe des champs de virtualité, où le devenir est en quelque sorte en suspend, champs de virtualité qui à travers le langage, la communication, transcendent les singularités. 

    Ainsi les jugements de valeurs, les jugements moraux. Les valeurs morales admises communément par une société donnée est comme un espace de réfraction. Bien qu'il existe parce que chaque singularité à assimilé ces valeurs pour soi-même, il forme comme un espace ouvert, transcendant les limites des singularités.

    La vie par elle-même relève d'un caractère transcendant, de part en part elle nous échappe, l'instinct animal opère depuis la nature, depuis un ordre cosmique qui nous dépasse largement, et qui agit en totale intedépendance et coordination.

    Dans tous les cas, la singularité est débordée de toute part, quoiqu'elle soit notre lieu propre.

    Etrangeté de l'intimité sous un versant ignoré, intimité de l'étrange...

    Le lieu de notre aperception, l'imaginaire, a en outre été ouvert par le langage, par le rapport à l'autre. La perception de soi, l'ouverture à l'imaginaire de soi et des autres, est bien le fruit du langage partagé et de l'échange avec les autres réels.

    En dehors du langage, la sensibilité immédiate reste singulière, mais sans appartenance à une notion de propre. Est-elle le fait d'un intérêt distinct de l'ordre universel ? En aucun cas ce n'est possible.

    C'est à travers le langage et l'ancrage à la notion de propre que cette singularité sensible, immédiatement universelle, se nouera par son revers singulier au champs des actions et des jugements virtuels, à toute l'épaisseur des passions et des affects.

    Ce lien du corps à la notion de popre est un lien des actions, des instincts, des passions, des sensations : une subordination par le langage, par la vision, par le jugement donnés primairement depuis la sphère interpersonnelle.

    Le corps propre est le corps évalué, rapporté à un point de virtualité :le moi - entendu comme relation à la multiplicité des autres points, lesquels sont conçus effectivement, dans leur totalité, par l'espace psychique singulier. 

     

    Cet espace psychique où se représentent soi, le monde et les autres, quel est-il ? Mais surtout qu'en est-il de soi, du monde et des autres, si ces trois instances ne sont qu'imagination singulière en vérité?!

    La sphère du dehors et des autres est taillée à même la chair, de telle manière qu'en réalité ce sont nos actions et nos comportements singuliers effectifs qui en soutiennent la topologie, et ce sur le versant de la réalité effective.

    La distance respectueuse entre l'autre et soi-même, virtuelle dans mon esprit, n'est effective que parce que mon corps et mes actions se modèlent selon l'entente et l'attente commune du savoir vivre social mis en place.

    Comme si un pic de vérité avait taillé l'espace de notre subjectivité afin qu'on y trouve quelques champs de virtualité où l'on puisse se reposer, se dégager de la nécessité immédiate, de l'instinct, se dégager de l'aveuglement premeir et de la chute ...

    Cette vérité, cette connaissance, à cependant ses limites!! Elle est à considérer avec parcimonie, car dès qu'on en déduit une image, une position, une situation, une idée fixe, dès qu'on s'apesantit dans l'imaginaire plutôt qu'on ne considère son aiguillon d'ouverture et d'action, on se fourvoie...

     

     *

     

    Les règles et modèles, nous les avons inculqués avec un certaine dose d'arbitraire liée au temps, au milieu, aux conditions, nous limitent autant qu'ils nous construisent.

    Nous sommes comme des matrices libres qui restons purement impuissantes dans cette liberté. La détermination est nécessaire, la limite est autant le pouvoir, la restriction est autant l'expression. Et l'arbitraire d'hier devient la nécessité de demain ... 

    Idée de l'idée de l'idée, les images et modèles, les correspondances et les conclusions hâtives quant à notre position existentielle, notre évaluation, la coloration de notre être se téléscopent à une vitesse vertigineuse !

    Nous ne gérons que peu ces processus ou "l'arbitraire d'hier forme la nécessité de demain", où les marques de nos expériences passées et leurs correspondances conditionnent les fils de nos pensées et de nos émotions.

    Ces processus d'où dérivent nos colorations existentielles sont en partie ouverts, observables, en partie immergés, opérants en sous-main.

    Le propre de la modernité, à la suite des lumières, est d'avoir mis au jour cet espace de la subjectivité transcendantale, l'espace des multitudes singulières en lequel on observe que si il y a bien un monde commun -celui des lois et des interactions directes entre les corps - celui-ci est invisible en réalité et offre une part de liberté. 

    Les mondes, le monde connu est toujours singulier, qu'il s'agisse de la perception immédiate liée à l'impression sur le corps singulier, ou qu'il s'agisse du monde dans sa réalité vécue : le monde comme univers existentiel.

    Il y a autant de mondes vivants - les univers existentiels - qu'il y a d'existences.

    Si durant des siècles les religions - ou auparavant le totem tribal, central - se sont employés à définir un monde commun, une représentation unique et autoritaire du monde et de ses lois, l'enjeu central en était de règler la distribution entre les corps, les échanges, les relations. 

    Enjeu de pouvoir, règlement d'ordre de l'interdépendance, distribution des richesses, création de routines, d'équilibres... La représentation commune du monde, le modèle universel permettait ou surtout imposait à chacun de s'assigner une position existentielle nécessaire dans l'espace poreux, fluide et libre pourtant, de la singularité.

    Ainsi si je pense vivre dans le monde de Dieu, sous le même oeil divin que mon voisin, ce n'est pas l'arbitraire de mon appréciation qui règle notre échange, mais la nécessité de la loi transcendante de Dieu qui distribue les positions de mérites et de devoirs respectifs.

    De même si on me bassine avec quelques normes de la réussite ou de la beauté, de l'innovation ou autres conneries post-modernes. Le principe de ferrage de l'imaginaire et du corps qui s'y subordonne reste le même.

    Le compte rendu de ma position, de mon obligeance, n'est pas considéré comme un aléa culturel ou singulier, mais comme une vérité. (Par qui d'ailleurs, autre que moi-même, ou les liaisons de pouvoir impersonnelles) 

    En d'autres termes, la représentation de moi que je me donne à moi (aperception), parce que je l'opère selon les règles communes et nécessaires du Dieu de la cité,ou de la cécité, ne m'apparaît pas comme un produit contingent ou arbiraire, mais bien comme nécessaire dans l'absolu, la vérité, dieu ou que sais-je encore, le réel immédiat. Vaste illusion.

    La vision que j'ai de moi apparaît alors - non pas comme un produit actuel de mon activité singulière, un produit de mon esprit - mais comme une perception de la vérité : non pas, pour le redire, comme une création selon mes règles singulières, mais comme une perception de ma vérité en Dieu!

    Et il s'agira donc de connaître la loi de Dieu afin de me percevoir de manière adéquate.

    Dans cette idée qu'il s'agit là (en mon image) d'une "perception", et non d'une "création psychique relative", il y a l'idée que la synthèse - sensorielle et imaginaire - par laquelle je forme l'idée de ma position existentielle n'est pas, a proprement parler, une "synthèse", une "activité", une "coloration de mon esprit", mais tout bonnement et simplement le recouvrement de mon essence.

    Soit le "recouvrement" par la, ma connaissance, sans l'altérer, d'un objet préexistant. Objet qui existait auparavant (moi?!) comme tel! Objet ici en l'occurence, "moi", "soi","propre", qui n'est autre forcéement, en essence, que le jugement de mon corps, de mes actions, au vu des "autres", selon une norme commune, hypothétique, entendue comme essence.

    Et d'une certaine manière il en va bien de la sorte, évidemment : ce coprs, mon corps, que je n'observe en partie qu'à tavers les autres, me renvoie et crée une image de moi composite, toute faite d'émulatins de jugements, mais aussi de justesses et d'adéquations, d'adéquatsentiments. Mystère profond de la morale, et des profondeurs de la création, qui fait que singuliers nous ne le sommes que pas l'universel, par l'autre, par les autres, et que soi nous ne le sommes que par le non-moi, que par le prétendu autre.

    Mais peut-être dès lors n'y a-t-il pas d'autre ni de soi, parrallèllement ? !!! Imaginons seulement la puissance de cette vérité?! Là où la plupart de nos pensées sont effet du langage,et là où ce mangage nous exprime sa limite de vérité!

    Si le soi est en sa moelle un effet de l'autre ?! Et pourtant ce n'est pas l'existentialisme, le structuralisme à sa suite, la sociologie et le socialisme oublient la vérité de l'être. De l'être commun et pourtant pas partagé, de l'être commun mais qui n'est pas en partage, qui reste libre, absolument singulier et multiple, sigulier et univerel, immédiatement!

    On comprend cependant l'enjeu de l'adéquation et la nécessité, dans une société et dans la formation du sujet, des règles communes : la synthèse que j'opère en moi-même, de manière libre et singulière, colorée par mon expérience, doit suivre les règles communes afin que mon activité ignare quand à ses conséquences absolues et immédiates, soit intégrée dans le sens commun du reste de la société.

    (Aussi, la prétendue main invisible, la providence laïque, doit d'être conditionnée par les médias, facteurs d'émulation généralisée.)

    Puisque chaque estimation du moi propre, chaque image de soi, est en même temps estimation, appréciation non seulement du moment, mais de l'appel à conséquences, de l'appel à l'action, il est bien nécessaire que tout celà s'opère dans une tension commune, dans une communauté édictée des fins, dans des repères admis, assimilés.

    Par les règles communes, par cette idée de l'oeil de Dieu (ou l'oeil social de la réussite, du sens commun, de l'intérêt bien entendu, assimilé) par l'idée de synthèse nécessaire, d'adéquation à l'idéal normé, il y a donc l'idée d'une raison commune, d'une vérité transcendant l' espace propre de singularité.

    *

    L'objet synthétisé, le moi, dans son apparence objective, sera sans cesse renforcé, cautionné par l'interdépendance sociale, car si sa position est estimée selon les règles communes, le devenir s'ordonne de manière fluide autour de lui, de causes en conséquences... Les anticipations sociales de la perceptions peuvent apparaître, du type, "je sais que disant ceci, souriant, j'obtiendrai telle ou telle réaction de l'autre...".

    Règles du commerce, règles de la culture, règles de convenances plus ou moins élevées et élaborées entre les hommes.

    Ainsi également, certains cercles d'initiés, certaines sociétés qui font corps entre elles, détachées d'une religion, mais plutôt liées à la bourgeoisie ou à l'une ou l'autre corporations... Ainsi tous ces effets comiques et ces histoires dans les films, où la jeune fille pauvre se transforme en adoptant d'autres codes, et se révèle être une perle.

    Il suffit parfois de la caution d'un pair pour transformer son aperception et en même temps s'intégrer à des milieux plus vastes, plus riches... Plutôt que l'idée de Vérité ou de Dieu, une simple rencontre peut transformer notre aperception.

    La symbolique du miroir est à ce propos utile, avec différentes variétés de tain. Ce n'est pas tant l'autre en réalité, qui fera miroir, mais il pourra éclaircir le nôtre propre, lier de nouveaux possibles, de nouveaux enchaînements, de nouvelles perceptions et aperceptions...

    Les blasons, les marques, les logos, le langage, les symboles arborés, sont autant de portes entre l'imaginaire singulier et la réalité commune ignorée comme telles, mais par lesquels le devenir va s'ordonner. L'identification imaginaire et sa marque visible se nouent dans le devenir commun.

    Reste que la science, les mathématiques, la géométrie, proposent des modèles et des vues imaginaires qui ont leur part de vérité, de nécessité. A chaque instant nous nous appuyons dessus. cet ancrage de l'imaginaire dans l'empirisme à travers la connaissance des lois, ce lien nécessaire, pratique, correspond à une forme de vérité. Jusqu'à quel point s'étend cette forme de vérité? Depuis la vérité pratique qui fait que j'anticipe l'action sur l'objet et sur l'autre, à travers la géométrie euclidienne, sans pourtant quitter la sphère de la singularité, à la vérité morale de ma position existentielle, basée sur des valeurs beaucoup plus diffuses et fluctuantes... ! 

     

    Les modèles correspondent à une connaissance confuse et imaginaire de soi, bien qu'ils soient nos seuls repères. Ils nous construisent confusément et nous y sommes immédiatement intégrés, car nous en sommes le fruit. 

    On pourrait dire que nous y sommes "piègés", si nous préexistions d'une certaine manière au piège : mais dans un certain sens, nous n'y préexistons pas!  Puisque toute idée de soi propre a toujours pour "chair" quelques déterminations à travers ces modèles. Nous en sommes le fruit, comme nous sommes le fruit de notre époque.

    Comment prétendre être piégés, là où l'être piégé est construit par le piège? A moins d'avoir recours à une essence préexistante et adéquate, cela est un non sens. 

    A moins, à moins de l'intuition d'une autre essence, à moins de l'intuition d'être plus vaste...

    Nous invoquons les essences, mais les modèles de la nature humaine - qu'ils soient scientifiques, publicites, théologiques ou autres - appartiennent tous à l'ordre de l'imaginaire! 

    Ils relèvent en quelque sorte de la connaissance du "deuxième type" selon spinoza : inadéquate, passionnée, confuse, brouillée...

    On a beau parquer des individus durant des heures pour suivre des batteries de tests, la connaissance qui en résulte pour chacun est toujours de l'ordre de l'imaginaire. On ne peut construire aucune ontologie la dessus, la vision qui en résulte étant toujours limitée, même si elle peut s'avérer opérationnelle, et d'autant plus opérationnelle que chacun adhère au modèle ou à la croyance.

    La connaissance imaginaire de soi s'apparente dans une certaine mesure à une forme de superstition... Mais sur un autre versant, l'émulation sociale en fait une vérité. Elle accrédite et renforce sans cesse les schémas productifs de cet imaginaire.

    L'émulation sociale opère un lissage de la vue de soi, un lissage entre les actes, les attentes, entre retours et spontanéïtés, le tout étant rendu nécessaire.

    Les règles humaines, les lois humaines, les tendances, les propos et les moeurs, en s'institutionnalisant, rendent nécessaires les formes d'aperception dont elles sont les vecteurs.

    Cette connaissance est utile lorsqu'elle est fondée sur la réalité répétitive et nécessaire : ainsi si on fait une mauvaise apparition publique, le public le rend immédiatement ! Et bien sûr notre prouesse à nous faire valoir en public selon les règles de bienséances est primordiale. et elle ne signifie pas seulement une apparence trompeuse et fausse, mais aussi une maîtrise des règles det de soi, et en somme de la réalité.

    Mais tout autant cet art de vivre en public est faux. Il est faux parce qu'il est mené par l'imagination des comptes-rendus, des perceptions par autrui de soi-même, mais que l'on confond le soi-même ainsi percu, ou synthétisé, ou imaginé, avec le soi-même prope, avec l'essence.

    Tôt ou tard nous sombrons dans cette confusion du soi imaginaire -perçu par soi comme par les autres, en un principe faux - avec le soi-même essentiel avec, avec le soi- même qui formule les appréciations, les évaluations.

    C'est-à-dire, on l'aura compris, que le soi-même essentiel se perd, mais prétend à soi, tandis qu'il calque ses règles d'aperception, d'appréhension de soi, selon les règles communes, qu'il reconnaît par ailleurs comme règles de son existence propre, de son évaluation propre.

    Ainsi si je reconnais la réussite et la bienséance selon tels ou tels modèles perçus ou aperçus, je tenterai de mémuler sur ces modèles de satisfactyions dans la mesure où je les reconnais comme miens a-priori, règles de mon existence et du crédit que je puis me donner à moi-même pour ma propre béatitude.

    Entendons l'entourloupe : a-priori, au départ de ma conscience vièrge, je suis un fait innocent et légitime de l'uiversel, j'en participe, rien n'accuse en moi la particularité, un intérêt propre ou quoique ce soit. Comme les animaux qui ne réfléchissent pas être soi avant d'agir. Mais voilà que au fil du temps et de la culture je me positionne en tant que participant de l'un ou l'autre modèle général des fins, et qu'à ce titre je me saisis moi-même en vue de les finaliser.

    Ces fins sont les modèles généraux de l'émulation. En tant qu'homme je dois baiser. En tant que femme je dois procréer. Je dois posséder, je dois me faire reconnaître, je dois avoir le sens de l'humour, je dois prospérer, je dois je dois je sois...

    Mon bonheur, mon ataraxie, ma béatitude se trouvent mainteant liées à ces fais comme essentiels.

     

     

     

    Essence si pas actuelle, idéelle, nécessaire dans l'accomplissement de notre vie. Ils forment de la sorte le sens, la direction, et à travers les vicissitudes de la vie, tendre effectivement vers l'accomplissement du modèle sera recouvrement de sens, tandis qu'y déroger sera ressenti comme rature.

    Etre un raté dans le modèle de réussite, voilà en définitive le cauchemar de la conscience.

    Mais nous savons également que les modèles sont arbitraires, ou plutôt, pour ce qui est de la part de l'humanité ayant suivi le cours de la pensée occidentale, nous savons qu'un modèle est relatif, et qu'en définitive il s'agit encore de prouver la validité d'un modèle prétendu supérieur à l'aune de la pulsation de vie, de la liberté, de l'incertitude et de l'ignorance dont nous sommes tous sous le joug.

    Car si bien entendu nous nous forgeons des modèles qui supportent notre conscience, sa validité, ses adéquations, si nous forgeons des modèles qui sont sa terre en quelque sorte, nous nous ouvrons aussi, nous l'humanité élevée à l'ère du structuralisme et des diverses acceptations philosophiques, à l'incertitude des modèles et au savoir de leur nature conditionnée. Nous nous ouvrons au savoir de leur relativité conditionnée. 

    Nous savons avoir créé des besoins liés à de simples faits, inconséquents de prime abord, de réprésentation sociale. Et nous savons aussi qu'ayant généralisé cette forme de besoins arbitraires dans leur essence, nous avons également créé une forme de nécessité au sein de la représentation sociale où en définitive s'ancre le pouvoir et une forme de causalité effective.

    Nous avons créé, au coeur de la liberté de conscience, de l'ouverture du possible, au coeur de la connaissance, des lois qui oeuvrent à la nécessité et à l'enferment du genre humain!

    Nous savons qu'il ne s'agit que de représentations et de conventions collectives, mais nous nous dépossédons de notre participation créatrice au devenir, régis par ces lois créées de toute pièce !

    En un mot, nous nous subordonnons volontairement, ou magré nous, ou par fadeur, à des lois qui ne relèvent ni de la nature, ni d'une quelconque nécessité extrinsèque, mais seulement de conventions établies dans la dépossession de la puissance de penser et de créer, de voir. 

    C'est là la culpabilité lancinante que nous voulions pointer, profondément terne : non celle de déroger aux modèles, mais de ne pas subvertir suffisamment l'endoctrinement, la bassesse, l'absence de pensée.

    Et ce chaque jour de notre existence dont la priorité (et la lassitude, ensuite) s'assimile à nourrir un système que nous savons faux, pétri d'arbitraire, mais nourri tout de même de désirs émulés.

    Pris en tenaille par le pouvoir, toute l'énergie donnée à s'y conformer, pour s'en dégager, pour simplement se permettre de continuer à vivre et penser, mais sans pouvoir percer le socle de l'absurde, de l'irréel fait loi. 

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


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  • Déserté, le ciel

    L'horizon, l'immédiat

    L'en-soi de l'être

    Comme autre nom de Dieu

    Comme Don

     

    Déserté pour l'entrave

    Au coeur de l'homme

    Où "l'homme" déjà

    Est cette entrave

     

    Entrave ainsi nommée

    Entrave interne, profondément ancrée

    Où un jeu mirifique

    Qui s'affole et délire

    Conçoit arbitrairement

    Le tout de son désir

    Comme le donné du monde

    Vicié et fragmenté

     

    Affolées les ondes

    Portent la voix des chancres

    Qui informent et qui fondent

    Et finalement nous ancrent

     

    Au port des malfortunes

    Des puissances inventées

     

    Luttant au coeur des ombres

    D'un réel évincé

     

    Aux territoires concquis

    Par les armes et la guerre

    Je préfère les axiomes

    Les terres de la pensée

     

    Pour les quitter enfin

    Illuminé

     

     

     


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  • "Le cogito est brisé par la ligne du temps ... " C'est la karma, ce n'est pas le même sujet de la spontanéïté et de la réceptivité : dans l'entre deux, la félure dite du temps, est simplement l'actualité autre : rien ne peut être gardé, tout est le fruit de processus, chaque instant s'échappe à tel point qu'au cours d'une réflexion, le sujet de départ ayant cartographié l'être, l'étant, les intensités, le vouloir et tout ce qui s'ensuit, n'est pas le sujet de l'instant d'après.

    Ce sujet "félé par la ligne du temps" (E. Kant) acceuille cependant une continuïté dans l'ordre de la conscience, avec ses lois, sa logique, comme la graine donne l'arbre. C'est la "karma". Boudha enseigne que l'être humain se définit plus par son karma que par toute autre chose : profonde psychologie, éveil sur le devenir plus de 2500 ans plus tôt.

    Aussi devons nous comprendre que depuis notre console d'orientation nommée conscience, nous ne maîtrisons d'une infîme part du processus de devenir qui nous constitue : la conscience félé par le temps laisse la palce, dans cette brèche, à l'ensemble des processus corporels, psychiques et universels dont nous sommes le fruit nouveau à chaque instant. Ces processus ne nous sont pas étrangers, ils sont notre intimité même, aussi, devons nous avoir la sagesse de les reconnaître et de les accepter, accepter dans notre félûre le don de l'univers.


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  • Durant la petite enfance, la subjectivité renvoie à l'univers ou à l'ignorance la plus large part de ses conditions de vie.

    Avec l'âge et la responsabilité, l'inquiétude grandit et on pense toujours maîtriser une part grandissante de son destin et du monde... Mais cette part depuis laquelle nous pensons maîtriser, elle-même, nous ne la maîtrisons que si peu, nous en sommes le jeu. C'est la profonde illusion de la maîtrise. 

    On pense devoir tout maîtriser. On se retrouve de la sorte "intranquille", à agiter ses pensées incessament, à formuler nos univers existentiels, a former nos points de vue, sans que cela ne change quoique ce soit ou ne fasse sens. 

    Mais en définitive, il ne faut pas oublier être enfants de l'univers. La subjectivité est une part infime de notre être qui s'étend jusqu'aux confins de l'ignorance.

    Laquelle ignorance... Est libre des entraves humaines, de ses taches et de ses nuages.  Laquelle ignorance originelle est notre état d'être de l'enfance : une vie où rien ne nous revient en propre, où rien de ce qui apparaît ne relève de notre fait, ni ne doit être gardé, conservé à tout prix, en vertu d'impératifs qui défieraient le temps.

    Car tout ce qui apparaît est le fruit et non la source, tandis que l'on confond précocement la la source (ignorance et gratuité) avec l'apparaître, les conditions et le jeu de jouissance du corps.

    L'ignorance originelle, c'est labsence d'inquiètude, l'état libéré qui est en même temps la source de l'apparaître, libre de la manifestation.

    Que l'on situe cet liberté avant ou en même temps, l'absence de la manifestation est en effet nécessairement liberté par rapport à celle-ci et ignorance de son souci.

     

    Mais nous n'avons pas confiance en notre nature originelle.

    Nous situons notre essence dans la manifestation et nions notre continuïté ontologique avec la source, l'ignorance, l'absence.

    Nous y voyons en conséquence "le non-moi", "la mort", la "contradiction ultime" là où il y a continuïté et unité ontologique.

    Nous projetons à l'endroit de la source toutes sortes de croyances, de fantômes, de crispations mentales, de formations mentales alors que celle-ci est pure dès l'origine. 

    Ces formations que nous projetons, ce sont celles de l'identification et de l'attachement : nous projettons des phénomènes - éphémères par essence - comme substances, racines...

    Faisant celà, nous projetons en réalité des valeurs, des peurs, des attachements, des appréhensions...

    Là où nous sommes dans la même position que l'enfance : c'est à dire que la totalité du manifesté est impersonnelle, mais participe d'une modélisation universelle : impersonnelle donc, et évanescente depuis la racine : l'absence de manifesation ontologiquement nommé et appréhendée comme "ignorance" ; là où nous sommes toujours dans cette même position donc, à la place de l'ignorance originelle, nous projetons un savoir comme racine imaginaire de notre être, de notre manifestation, de notre présent.

    Ils goutèrent du fruit de l'arbre de la connaissance et prirent peur face à Dieu, ils se cousirent des feuilles de figuier pour voiler leur nudité.    

    Ontologiquement, nous projetons de l'être à la racine de notre ignorance (de notre paix), et cette projection est la racine de notre inquiètude existentielle. Nous projetons la notion d'une perte fondamentale (absolue) avec la perte de la vie, qui est corrélative de l'idée d'un gain fondamental (ontologique), avec l'apparition de la vie (toujours singulière), dans l'apparition de la subjectivité - soit dans la reconnaissance de la subjectivité. 

    Mais c'est à ce lieu précis de l'idée d'une plus-value, idée d'une différenciation absolue de l'être vivant, de la manifestation, d'avec le non-manifeste, qu'il y a une rupture et une aliénation ontologique : que s'ouvre le domaine de la perte.  

    Originellement et sans discontinuer, il y a corrélation, continuïté, du non manifeste de de la forme... Plonger en soi pour trouver notre racine la plus intime nous porte nécesairement vers cet ordre du non manifeste.

    Mais "c'est parce que nous avons l'esprit inversé", à savoir que nous confondons les productions depuis la paix et l'infinité, avec la paix et l'infinité elles-mêmes, avec l'absolu, que nous devenons en conséquence absolument inquièts et absolument sujets à la perte. 

    La grande erreur d'interprètation serait d'en déduire ici une apologie de l'absence et de l'ignorance, sans comprendre que l'issue se trouve dans la continuïté des deux aspects, de la forme et de l'absence, de la manifestation et de l'ignorance, de la source et des phénomènes...

    Quand les phénomènes ont leur valeur, leur grandeur, leur paix et leur magnificence, c'est lorsqu'il brillent dans la source : c'est à dire l'absence de manifesatio, la paix ou l'ignorance, qui cependant leur donne l'espace, leur être même, en les reliant à l'infinité et à l'indicible.

    La valeur d'un phénomène n'est jamais dans le phénomène lui-même, la valeur de l'expression est toujours dans le champ qu'elle dégage.

    Or à la fin, le champ, l'horizon de sens que dégage tout phénomène, quel qu'il soit, c'est tuoujours au plus largement la source pure, le non manifesté, ce àç quoi il n'est nécessaire nul ajout ni nulle construction humaine. 

    C'est dans ce travers en transparcence, que tout phénomène se révèle et que toute révélation peut être libération.  

    Retrouver la plénitude, limpide, est également  retrouver le noeud qui nous relie à l'univers, et par lequel peut résonner la paix, par delà les limites de la représentations en lesquelles nous nous débattons.

    Conséquence de cette vue : il faudra comprendre que conformément à notre essence, nous n'avons pas pour mission de libérer le monde ou des actions particulières à accomplir avant de rejoindre notre nature originelle !

    Nous sommes en permanence,d'ores et déjà dans cette nature originelle.Quoiqu'il en soit. Et nous pouvons nous libérer, la rejoindre, sitôt que nous abandonnons les vues fausses, c'est à dire toute identification excessive, appréhension, projection, évaluation excessive. Ce y compris projectyions de mythes, de Dieu, de devoirs... 

    Le mieux que nous puissions faire, en conséquence, est de la partager et de l'enseigner. Mais il n'y a pas d'attente, pas d'impératifs universels, comme enseignés dans certaines Théologie ou téléologies, qui sont nécessairement des aliénations universelles, puisqu'il est posé comme fable originelle à la construction de soi des impératifs reportés au futur, dépendant d'autres, d'un messie, de la science...  Et une historicité absolue en laquelle on nous coince.

    Mais ce n'est là, à nouveau, que notre propre fable


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