• Chute dans le temps, perte et nostalgie.

    Il y a bien sûr le temps de la légende et le fond de l'être l'univers représentatif subsumé par la ligne du temps, ou un temps pur, qui est en réalité une image de l'être, du devoir être, une norme du jugement, un ordre des comptes-rendus et des attributions... Distribution des rôles, des mérites etc. Tout cela est réprésentatif. Il n'est pas dit que la réalité n'ait pas quelques fonctionnements qui se rapprochent de ces représentations, elles les a certainement. Il n'en demeure pas moins que nous restons prisonniers de représenations limitées.

    Plus et pire encore, nous sommes souvent amenés à regretter le passé comme une vérité de l'être, de soi, comme une origine perdue. Nous faisons alors l'impasse totale sur notre actualité, sur notre fraîcheur, sur la nouveauté de l'instant, en un mot sur la réalité, pour embourber indéfiniment cette réalité psychique dans la remémoration du passé...

    Sur fond d'histoire et de temps, d'une extension idéelle, sorte de paysage d'être et de durée extraite de la réalité, sur fond d'histoire et de temps nous nous rejouons et nous chérissons, nous nous prenons en affection dans ce temps perdu. Nous avons pitié de nous-même comme ce qu'il y a de plus chêr et ce qu'il y a de perdu. 

    Nous n'avons rien perdu, ou nous perdons le présent. Nous avons la une sorte d'affect qui nous fait implorer le ciel, ce ciel qu serait au dessus du passé, du présent, du rapport que nous établissons entre les deux comme si il y avait là une réelle distance, une distance effective.

    Mais il n'y a pas une telle distance et une telle réalité : il y a seulement l'actualité de notre activité de remémoration, la disctance est scission de notre psychisme, il y a seulement la perte actuelle de notre présent originaire, la perte actuelle de notre origine.

    Nous pensons avoir perdu une part de nous-même par le passé, dans le passé. Nous voulons la reproduction ou le retour de cela. Nous ne comprenons pas le principe de l'essence absolument une du réel, où rien ne peut être perdu, où tout se transforme, où tout est unité ...

    Mais encore du passé le vent se lève, les pulsions se font jour. Chaque évocation fébrile met à jour des actions et réactions, met en branle l'imagination et nous fait vivre dans un monde idéel, imaginaire, un fruit de la frustration ou de l'attachement, un fruit des regrets, de la complaisance ou du doute ...

     

     


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