• Fond de l'être ou essence

    Le fond de l'être nous l'ignorons! Où nous ne pouvons en avoir l'intuition, le savoir, qu'indirectement.

    En propre, il ne peut s'agir d'un savoir pour l'homme, semble-t-il. Il peut seulement s'agir d'une intuition, d'une paix.

    La paix existentielle serait de la sorte le plus court chemin vers le fond de l'être.

    Nous ignorons le fond de l'être, mais le plus étrange paradoxe est qu'il est, en réalité, notre origine, le principe de notre constitution-même, notre nature naturante, notre nature profonde, il est nous-même !

    Le fond de l'être ou notre essence, nous l'ignorons, alors que nous en sommes l'expression actuelle. Dans chaque fibre de notre être, dans chaque fibre de vie, c'est cet "être" originaire qui s'exprime : une coninuïté de principe constitutif qui nous échappe.

    Dans cette méconnaissance, ignorance ou séparation de principe avec la vie intime du corps, avec la vie intime de notre origine, il y a donc bien une sorte de disjonction, "bânissement" dit la légende, contradiction, refus, "opposition" avec l'ordre constituant. 

    Une opposition, ou dissociation avec le fond ignoré qui en réalité est le plus intime de notre être. Et ce - comme la totalité de la vie n'est pas notre fait*, (mais donc à nouveau, un fait produit dont l'origine est ignorée)- entendu  que ce fond est contitutif du questionnement lui-même, des représentations elles-mêmes, des plus fines représentations et oppositions...

    Car si on veut observer le principe du donné comme donné, s'il est vrai qu'on s'attribue, de façon identitaire, une part de raisonnements, une par de causation, il n'en demeure pas moins que la racine de cette causation jusqu'en ses expressions les plus étendues et partielles, sont une réalité dont nous ne subsumons pas l'origine, dont nous ignorons l'origine.

    Aucune observation, aucun compte rendu ne pourra rendre compte de cette nature originaire. Par contre, toutes les observations, comptes- rendus, objectivations, sont tracés à l'intérieur de cette nature originaire, taillés à même le coeur ce nette nature originaire.

    Tout être ou objet tel qu'il se présent à la conscience, toute représentation, est d'ores et déjà une évaluation, une modélisation, une expression une forme de cet être originaire. 

    Toute évaluation, forme.... Provient de la non-forme, dit le bouddhisme. Mais attention, toute forme provient de la non-forme et n'en est pas distincte! Aucune forme n'est réellement d'une autre nature que le fond originel.

    Nous aurons donc, dans l'ignorance primordiale, mais intuitive de notre nature profonde, créé l'observation des objets et de la vie elle-même. Mais ce faisant, nous l'auront fait dans l'ignorance que la totalité de ces développements sont les développements d'une seule essence, d'une seule origine, et qu'en conséquence, rien ne pouvait être distingué absolument. Rien ne peut être extrait, séparé de la nature primoridale. Cette nature primordialle qui, dans sont expression, est notamment interdépendante, impremanente... Mais ce ne sont là encore que des qualifications qui rendent peu la nature absolue de la réalité, sa nature unie, absoute, libre. 

    Le fond de l'être, ou la réalité profonde donc, plutôt que de l'observer par la paix et par l'intuition, prêtant attention dans la direction de la racine de notre pensée, nous avons voulu la définir et l'observer par la pensée, par les réflexions.

    Caractère opérationnel sur l'étant, l'ontique, sur les conditions de vie que cette observation et définition à travers la pensée... Traversée aussi du chemin de la connaissance, de la soif de savoir, de l'exil, de la souffrance profonde, du manque existentiel que cette direction du savoir interprèté comme expression de la racine ontologique, alors qu'ils ne s'agit que de souffles de vent dans les branches.

    A fortiori, on aura constitué un fond de l'être imaginaire, sur lequel on se représente l'origine de la vie, l'histoire, le sens, éventuellement Dieu, le vide, le suprasensible, les valeurs, mais encore les autres et soi-même... 

    Et voulant rejoindre, toucher le sens de la vie, et se fonder soi-même, la plupart du temps on travaillera donc le savoir, le possible, les relations sociales, mais encore ce fond de  l'être, ce mythe originaire, ce cadre primordial sur fond duquel nous pensons notre existence, sur fond duquel nous déployons notre identité...

    Et bien sûr à nouveau, il y a quelque chose d'absolument précaire à cette recherche, définition et déploienement. Nous fixant des horizon de sens et nous créant une mythologie de l'origine, de l'être, nous voyons aussi la précarité de ces conceptions, comme émanations de notre propre esprit!

    Alors d'aucuns, sous le joug du concept de vérité, veulent imposer une représentation commune de ce fond de l'être. En somme, ils sont tellement aveuglés par leur identité, leurs coryances, leurs frustrations et leur vouloir, qu'ils figent à travers les mots et les lois des conceptions absolument erronées de la vie, du sens et de l'origine.

    Quoiqu'il en soit, tant que l'on fixera des images, des représentations, tant que l'on cherchera l'unité avec l'origine, la compréhension intime de soi-même, à travers des produits de la conscience ou de la pensée, on ne parveindra jamais à l'origine, à la paix, à l'unité, à la compréhension profonde.

    De fait, on sera toujours aliéné via l'identification de l'être ou de l'origine à des produits de la conscience, de la pensée, à des formes éphénmères, évanescentes. Qui plus est, chaque forme de vérité que nous produisons, chaque idée, nécessite sans cesse, à chaque instant, d'être "réactivée" pour apparaître.

    Pensant vénérer de la sorte l'être comme la vérité à travers les idées que nous nous en faisons, nous ne faisons en somme que réactiver incessament, reproduire incessament les mêmes pensées, les mêmes formes... Ces formes ne sont que des produits de la pensée, elles n'ont pas de vérité fixe, d'existence intrinsèque, indépendante du processus qui les produit, c'est à dire de la totalité de notre être vivant dans son infinie complexité et ouverture...

    Revenir à notre esence s'opère donc, non pas dans la direction de la production d'idées, mais dans la direction d'abandonner l'identification à quelque idée qu'elle soit, quelque évaluation qu'il soit, ce qui revient toujours à des points de vue partiels, contingents et temporaires sur la réalité.

    Mais à travers toutes ces productions, c'est d'une certaine manière toujours une même nature qui s'exprime et qui est au coeur même de la constitutin de chaque indée. Nature intrinsèque et absoute, que l'on retrouve dans l'atome comme dans "le baton à merde", comme dans la mauvaise idée, la bonne idée, la souffrance, le bonheur ...

    A nous d'évoluer vers la libération de la souffrance, bien qu'intrinsèquement il n'y ait pas de sujet du savoir, ni de sujet de la souffrance, il y a la souffrance et la lumière, qui est là pour nous faire dissipper ces mauvais biais, ces mauvaises formes, ces mauvaises tournures qui découlent de la mauvaise compréhension, des incompréhensions, des mauvais points de vue...

    Aussi face à la souffrance, seule la sagesse peut nous aider. La sagesse est la compassion. Transmettre cette sagesse, cette compréhension est esssentiel pour l'humanité.

    *

    * Nous ignorons notre origine qui n'est pas notre fait, et nous nous posons en opposition avec celle-ci, dans la mesure où nous nous attribuons la causation, nous nous considérons comme des êtres originaires de notre action.

    Bien entendu, on comprendra par là que nous nous situons psychiquement dans une part d'univers observable et imaginé, (précisément le fond de l'être et plus largement le champs social tel que décrit) sur fond duquel nous agissons, nous prenons nos décisions, nous observons les effets... C'est donc précisément ici que se trouve la césure, la rupture, "l'exil" avec une part de notre être, et que dans ce monde de représentation et d'imagination, nous sommes dans la souffrance intrinsèque d'avoir perdu cette part profonde de notre être.

    Cette part qui se justifie par elle-même, qui justifie la vie, puisqu'elle est la vie même avant qu'elle ne soit évaluée, jaugée, conceptualisée, etc. Elle est donc la vie dans son essence.

    Cet exil, par eilleurs, se fait bien dans le temps dans une espèce de chute, puisque c'est en même temps que nous venons dans cette dimension représentative que nous nous représnetons le temps, que nous nous fixons comme être identiaires dans la durée, en faisant appel à la mémoire et à la réactivation des traces, dans une permanence et perte illusoire.

    Tandis que - voir pour celà le chapitre sur le présent originaire - dans la réalité profonde, tout présent est originiare, le passé, le présent et le futur découlent toujours de l'instant toujours neuf. de ce point de vue de l'instant toujours neuf, une identité représentative qui dure ne peut pas être, bien entendu.

    C'est pourquoi récupérer la totalité de son psychisme, de son être, de son observation, demande force et concentration pour ne pas s'arrêter à la moindre production d'une image ou d'une idée comme étant la vérité de l'être.

    Oh combien est forte cette illsuon de la vérité de l'être comme idée chose ou représentation... Et combien, en parallèle à ce réveil sur la nature de l'être, il sera nécessaire, ce qui va de pair, de nous réveiller sur le sens de la vie, la partage, la nature des valeurs, et la valeur profonde de la vie, de sa sagesse, de la transmission d'un savoir qui ne soit pas erronné. 

     

     

     

     

     


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