• La liberté sans argent, la liberté sans amis, la liberté de faire ce que l'on veut de soi, lorsqu'on ne sait rien faire...

    Autant de perspectives qui donnent à la liberté une tournure autre, une liberté qui nous questionne.

    La liberté se gagne, elle est le fruit de savants équilibres, d'apprentissages, de renoncements, d'éducation, d'ascèses, de retenue, d'observations... Elle est le fait de correspondre à son être sans entrave, un fait de résonnance et de partage avec le milieu, un échange.

    La liberté est un échange consenti, absout. La liberté est une fleur, précieuse, à la pointe de l'être ou de la nécessité. Elle existe comme un fruit rare aux branches de l'univers, elle est l'ultime regard.

    La liberté est une mélodie de l'être qui trouve assez d'espace pour pallier la contingence, l'anecdote, la saisie, l'envie, et la nécessité.

    La liberté est la domination heureuse du principe de réalité. 

    Mais la liberté plus encore, est celle de s'avancer vers l'inconnu.

    Elle est celle d'un horizon ouvert, celle de se reprendre et de s'orienter vers des zones d'ignorances, là où paradoxalement, on découvre qu'on ne maîtrise rien...

    La liberté sans argent, dans des conditions de vie précaires, là où les théories du libre arbitre n'ont plus même de sens, tant l'arbitre rejoint la nécessité des sens et s'y plie, s'y débat, qu'en penser ?

    A l'inverse, la liberté de se précipiter dans l'avoir et l'apparence, de s'identifier à la représentation et de se juger à l'aune de ces représentations dominantes, dans la représentation générale d'un grand système du monde.

    En ces présentations induites de ce système du monde : la liberté de tout faire ! De se sacrifier pour parvenir au top, conforter son image à la norme présentée, et être, enfin être, à l'image... de soi, de Dieu, des publicistes, des assoiffés de pouvoir...

    On ne sait plus trop. Tout celà sans voir l'autre toujours! Sans voir Les Autres, sans voir les conséquences de ses actions.

    Etre celà qui correspond parfaitement à l'image de l'être que l'on avait ingurgitée, et comme celà se penser libre d'être.

    Comme cela d'être soi correspondre à un être commun ou un être norme... Ou à un être dicté, qui ne réalise pas même être dicté, tant est saisi par la dictée! 

    Etre... En référence à des idôles :  la liberté.

    Liberté d'être un pion, ou de s'estimer tel.

    Liberté d'aider ou d'aimer son prochain. Liberté de temps restant, lorsque les besoins du corps sont assouvis... Ou liberté d'assouvir d'autres besoins. Ou besoin de liberté. Ou besoin d'être autre, de s'oublier pour être libre.

    Car l'identité emprisonne : l'être est une coquille vide disaient certains... Mais non tant vide qu'un schéma opérationnel avec le dehors, tacite, inclus dans la langue, dans l'air du temps... Mais aussi dans le devenir, l'autre, l'ailleurs, l'étrangeté.

    L'étrange qui survient pose plus question que "l'étrangé". La liberté y est inscrite, elle s'en nourrit même, car sans celà l'identité serait croupionne, une avarice, une pure tautologie, et à la fin, une négation par récurrence du même.

    L'autre qui vient et pose question est le révélateur de la liberté. Et l'autre c'est toute chose, au sens où il n'y a que de l'autre, et en son sein la mémoire, la sagesse, et notre tiraillement à être, ceci ou celà, soi ou autre, autre soi, oubli de soi.... Quelles valeurs choisirons nous, sachant que l'arbitre se jauge sur des valeurs, sur ces valeurs! 

    Quel jeu de valeurs ? Choisirons nous encore, en nous, et c'est la liberté, de suivre l'hédonisme, ou les valeurs de la fierté, du gain ou du partage, de l'oubli ou de la fidélité à un être, à une idée, à une foi qui se révèle croyance tout au plus...

    Tout ce jeu en nous qui monte comme le flot des océan, c'est le jeu de la liberté. 

    Un jour complètement engouffré dans l'illusion, conditionné par le désir, les yeux pulpeux, un autre jour gonflé par l'alcool, un autre jour par les drogues diverses, par l'argent, le pouvoir, la représentation...

    La liberté.

    La liberté est au coeur de tout celà, ce fluide ontologique, racine de la réalité. Ce fluide ontologique qui fait qu'en tout état de cause, il y a toujours un chemin!

    Ce chemin est peut être complètement estompé, parfois on n'en voit plus la trace, mais une ligne ne demande pas à être tracée pour être possible.

    Telle est notre condition d'êtres humains : "une ligne ne demande pas d'être tracée pour être possible"... et même nécessaire.

     

     

     

     


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